Journal d'un combat

Nous y voici. Les premières représentations. Les premiers retours. Les premiers articles critiques...

Les mots de la feuille de salle: "Le patois, c’est la forme locale d’une langue. Cela veut dire : ici on parle ainsi. Mais le patois n’est rien. On le regarde toujours un peu avec dédain. Pourtant le patois est la langue du jeu et de la LIBERTE. Nous nous sommes intéressés aux patois valaisans parce que nous nous intéressons à la question de la langue, et nous avons rencontré bien des questions en chemin. Nous nous sommes intéressés aux patois de Lourtier, d’Evolène, de Chandolin…, et nous avons rencontré de la bestialité, des contes, des silences en chemin. Nous nous sommes intéressés aux dialectes suisses et nous avons en chemin rencontré des dialectes du Pakistan, d’Afghanistan, de Guinée, de Côte d’Ivoire… De quoi une langue est-elle le costume ? Que porte-t-elle en elle ; vers quoi nous invite-t-elle ?

Nous avons travaillé à partir de nos propres langages. Nous avons travaillé à dessiner un combat nouveau.

Ce projet n’aurait pas été ce qu’il est sans le patient accompagnement du linguiste Raphaël Maître ; les ressources fabuleuses du Crepa (Centre régional d’études des populations alpines) à Sembrancher ; la rencontre avec la dialectologue Gisèle Pannatier ; les moments passés en compagnie des éleveurs Blaise Colombin et de son fils, de Marius Pannatier, et des vaches d’Hérens ; sans la gentillesse et la disponibilité de Benoît Berguerand (Fédération suisse d’élevage de la race d’Hérens); sans la langue renouvelée de Joël Rilliot ; sans les riches discussions avec Gabriel Bender, responsable du Malévoz Quartier Culturel ; sans les rencontres avec les jeunes du Rados à Sion ; sans l’accueil et les informations de Simone Salamin à Saint-Luc… Qu’ils, qu’elles, en soient tous remercié-e-s ici chaleureusement."

Merci à toute l'équipe du Théâtre Les Halles.

Notre reconnaissance va à André Melly pour sa participation à la scénographie et Pascal Magnin pour les extraits de son film Reines d’un jour, à Olivier Lovey pour son travail photographique.

Après près d'une année de travail sur le terrain, de doutes, de discussions parfois difficiles sur les choix scéniques, sur la place du silence, sur le temps, sur les gestes, les signes... ce Combat nous chamboule tous les soirs et poursuivra donc sa route, celle que le destin lui réserve...

Production : droits: Olivier Lovey